Croire sans chercher à comprendre

Croire sans comprendre – Bila kayfa

   Je m’appelle Sharafuddin, et dès ma plus tendre enfance, j’ai été soumis à un système éducatif islamique rigoureux  à la fois intensif et sérieux. J’appartiens à une famille musulmane. Mes parents s’assuraient que j’étudiais bien des sujets islamiques tels que l’Usuluddini, le Coran, etc.

   Tout cela contribuait à attirer mon attention sur les questions religieuses et spirituelles. J’aimais beaucoup approfondir mes connaissances, surtout en matière de piété, et je dévorais les écrits des auteurs religieux qui faisaient autorité dans le domaine de l’islam, ainsi que le fiqhii et la théologie.

Une bonne éducation, la crainte d’Allah et l’ambition

   À l’adolescence, j’ai pris grand soin de remplir mes obligations de musulman craignant Dieu. Mes frères et sœurs se rendaient compte que j’étais attiré par les choses spirituelles et la religion islamique. Au début de l’âge adulte, j’ai réussi à être admis à l’université « de mes rêves ». À l’époque, je cherchais des réponses aux grandes questions de la vie dans l’islam, et j’adhérais au précepte : « L’islam est la « religion naturelle«  des hommes et devrait être pratiquée par tous. »

   Peu à peu, j’ai approfondi mes réflexions, surtout à la suite de discussions que j’ai eues avec mes amis et avec des professeurs au sujet de la religion. En fait, ni les pratiques religieuses islamistes monotones, ni ma piété religieuse musulmane ne me satisfaisaient.

Un Dieu distant

   Même si je me pliais aux pratiques traditionnelles de l’islam et que je remplissais mes obligations personnelles, je prenais conscience du fait qu’Allah, ou Dieu, était à une distance considérable de moi. Certains slogans islamiques prétendaient qu’ « Allah n’est qu’à une prière de distance » ou des choses semblables, mais si j’accomplissais très scrupuleusement mes devoirs envers Allah, jamais je n’avais ressenti personnellement « son amour et sa bonté », et je n’avais pas la conviction qu’il soit vraiment ainsi.

   Au contraire, Allah est très éloigné et distant de ses fidèles ! Il conduit tout ce qui se passe dans leur vie de très loin, ce qui n’est pas surprenant, car l’autre face d’Allah, bila tashbihiii, soutient cette doctrine ! Même si l’islam enseigne théoriquement qu’Allah est « aimant et compatissant » envers ses créatures, le concept et l’enseignement de bila kayfaiv et de bila tashbih s’opposent à la conception de « l’amour et la compassion » tel qu’on le comprend naturellement ici-bas, sur la terre. Ces deux « traits de caractère » d’Allah sont « des concepts qui dépassent totalement la compréhension humaine ».

Croire sans comprendre

   Les musulmans sont censés croire aveuglément à ces choses, avec une attitude de soumission et d’acceptation inconditionnelle face aux règles édictées par leurs prédécesseurs ! Cela va de pair avec les exigences de bila kayfa de « croire sans demander comment ». C’est pour cela que les partisans de l’islam ne réfléchissent pas et ne vont pas au fond des choses.

   Il n’est donc pas surprenant que dans notre enfance, en tant que petits musulmans, nos professeurs nous aient souvent grondés, repris et même punis pour avoir osé poser trop de questions à propos des aspects douteux et litigieux des enseignements islamistes, du Coran et du Hadithv. On nous répondait généralement : « Ce sont les mots de Dieu : crois-y et obéis-leur ! » Par la suite, nous nous sommes aperçus qu’ils étaient complètement dans le brouillard, incapables de comprendre nos questions sincères et encore moins d’y répondre avec un minimum d’intelligence et de logique !

Ma confiance est ébranlée

  C’est ce genre d’expériences qui a contribué à ébranler ma confiance en la véracité et en la fiabilité de l’islam et de ses enseignements. D’autre part, cette religion condamne fortement l’« adoration des idoles » et l’« idolâtrie » sous toutes leurs formes. Mahomet, fondateur de l’islam lui-même, a promu le credo musulman : « Il n’y a pas d’autre Dieu qu’Allah ». Toutefois – ce qui est bizarre, mais vrai – dans l’ensemble du monde islamique jusqu’à présent, tous les musulmans DOIVENT s’incliner chaque jour en direction de la Mecque, vers la Pierre noire située au coin de la Kaaba, au centre d’une mosquée.

Adoration

   Si vraiment Dieu ou Allah est invisible, pourquoi des millions de musulmans se prosternent-ils pour rendre hommage à un ancien temple païen qui contient une météorite noire ? Nous n’avons pas la moindre preuve que l’un des « prophètes » (Adam, Abraham, Isaac, Moïse, David ou Jésus-Christ) se soit rendu à la Mecque un jour !

   Qu’est-ce qui, au fond, pousse tous les musulmans à s’incliner devant une météorite noire tombée du ciel, alors que ce genre de phénomène se produit partout dans le monde à d’autres endroits déserts ? Pourquoi cette météorite est-elle devenue un objet d’adoration ? Elle ne peut pourtant ni voir, ni entendre, ni respirer. En fait, elle n’est qu’une simple pierre !

Shirk ?

   Néanmoins, tous les musulmans DOIVENT se soumettre aveuglément à ce genre de pratiques, sans jamais demander comment ni pourquoi. Les musulmans n’ont pas le droit de demander la raison pour laquelle ils se prosternent en direction de la Pierre noire ! Il ne s’agit pourtant que d’une simple pierre aveugle, sourde et muette. Ne s’agit-il pas d’idolâtrie, d’adoration d’objet ou même de polythéisme ? Pourquoi les fidèles l’embrassent-ils et en font-ils une idole ? N’est-ce pas là le shirkvi ? Est-il au moins possible de l’expliquer ? Tel est le genre de questions intellectuelles qui, pour moi, exige des réponses sensées et valables !

  Comme l’islam ne me satisfaisait plus du tout, j’ai décidé d’étudier personnellement les écrits d’auteurs non musulmans pour découvrir quelles étaient leurs visions de la vie et de l’au-delà. Je l’ai fait sans aucune aide ou pression extérieure, uniquement de ma propre initiative, afin d’élargir mon horizon terriblement rétréci jusque là par la vision islamique. J’étais particulièrement attiré par les ouvrages d’anciens athées qui avaient fini par adhérer à un système de croyance, quel qu’il soit.

À l’école des découvertes d’autres grands penseurs

   L’un d’eux était l’éminent C.S.Lewis, un penseur et un philosophe érudit de l’université d’Oxford, en Angleterre. Pendant un certain temps, il avait beaucoup réfléchi à des sujets tels que l’éternité, la divinité et l’athéisme intellectuel. Lui-même avait été athée et s’était posé de multiples questions sur le christianisme et les autres religions. Mais en fin de compte, il était devenu disciple de Issa. Ensuite, il avait écrit des ouvrages qui racontaient ses recherches et affirmaient la validité et l’authenticité des enseignements de Issa.

   L’un de ses ouvrages, Les fondements du christianismevii, ma beaucoup plu. J’ai particulièrement apprécié la clarté de ses explications et de ses déductions, et surtout, celles-ci ont satisfait ma quête de réponses à mes questions, principalement en ce qui concerne la vérité spirituelle. Vers cette époque, je me suis mis à étudier assidûment l’Injil afin de découvrir et de comprendre les enseignements de Jésus, que nous appelons Issa Al-Masih.

L’amour et la miséricorde véritable de Dieu !

   Finalement, j’ai été interpellé par un passage de l’Injil, qui parle du véritable amour de Dieu à mon égard :

« Car DIEU a tant AIMÉ le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. » (Jean 3.16)

   C’est le genre d’amour divin qui a poussé la Parole éternelle de Dieu, le Logos (Jean 1.1-4) à descendre du ciel et à devenir chair et sang, Fils de l’homme : Issa lui-même, qui a déclaré à l’humanité :

« Je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais celle de celui qui m’a envoyé… le volonté du Père… » (Jean 6.38-39)

   Tel est le véritable amour de Dieu pour moi. C’est de cette façon qu’il me l’a exprimé ! Comme c’est différent de l’enseignement de « l’amour et la miséricorde de Dieu » de l’islam, qu’en réalité, nous ne pouvons ni connaître, ni réaliser !

Fausse accusation

    Beaucoup de mes frères musulmans ont mal compris et interprété l’expression « Fils unique » de Dieu, et l’ont donc rejetée irrationnellement. En réalité, le Dieu vivant et vrai n’a PAS eu besoin d’une compagne ou d’une épouse pour engendrer ce Fils. Et jamais l’Injil ou la Bible n’enseignent que ce Fils de Dieu a été le fruit d’une union entre le Dieu tout-puissant et « sa femme » ! Hélas, cette fausse accusation est souvent jetée à la tête des disciples de Jésus, parce qu’on ne comprend pas ce terme qu’on trouve dans le Coran. Cela continue à leur porter préjudice et à dénaturer le message de Issa !

   La filiation de Issa dans l’Injil n’est jamais prise dans un sens biologique, physique, sexuel ou conjugal dans la Bible. Les disciples de Issa eux-mêmes ne la comprennent jamais ainsi. Bien au contraire, ils seraient les premiers à crier au blasphème cette mauvaise compréhension de l’expression « Fils de DIEU » ! Et on ne trouve ce concept nulle part dans les Écrits (Torah, Zabur ou Injil).

Pour leur bien, les musulmans doivent comprendre cette GRAVE erreur d’interprétation et la rejeter !

   Dans notre langue, nous employons des expressions comme « fils du fleuve », « fils de la clé », « enfant de la lune », etc. pour dire « tributaire du fleuve », « trousseau de clés ou porte-clés » et « croissant de lune ». Interprétons-nous ces expressions comme s’il s’agissait de fils au sens littéral ? Bien sûr que non !

J’ai choisi qui suivre

   Au bout d’un certain temps, j’ai accepté la grâce et les bénédictions infinies du Dieu tout-puissant qui m’ont été données par Jésus-Christ – notre seul et unique Issa Al-Masih, et je l’ai fait du fond du cœur et totalement. Aujourd’hui, ma famille et moi sommes au bénéfice des grandes bénédictions et de la direction que Dieu a données à l’humanité par sa PAROLE VIVANTE, autrement dit par son Fils bien-aimé. Nous adhérons totalement aux préceptes et à la vérité des enseignements d’Isa Al-Masih tels que la Bible nous les présente. Ils valent vraiment la peine de les suivre !

Que le Dieu vivant et vrai bénisse votre recherche par sa grâce incomparable !

i Matière spécifique de l’islam.
ii Fiqh : domaine juridique de l’islam.
iii Selon la religion musulmane, Allah présente deux aspects : tanzih (il est à une distance transcendante de l’humanité) et tashbih (il est proche des hommes). Ce sont comme deux facettes opposées de son caractère.
iv Bila kayfa : « Sans demander comment » : principe selon lequel on doit accepter aveuglément la révélation si on ne la comprend pas.
v Hadith : recueil de textes retraçant la vie de Mahomet et retranscrivant ses paroles.
vi Shirk : péché impardonnable pour un musulman, consistant à adorer d’autres dieux qu’Allah.
vii Paru en français aux éditions LLB, 1985.